Internet et la Bretagne, une culture de réseau
Par Mikael Bodlore-Penlaez • geobreizh.com
Le monde de l’Internet évolue rapidement. La Bretagne n’est pas absente de ces changements
intervenus au milieu des années 1990. Le web breton s’enrichit de jour en jour de nouvelles pages.
Dans cette masse d’informations, il est souvent difficile d’y voir clair. Pourtant on peut estimer que la
Bretagne bénéficie d’une très bonne présence sur le réseau. En effet, une simple recherche du terme
« Bretagne » sur le moteur de recherche Google, donne plus de 77 millions de pages. Mais dans cette
fourmilière, quelle est la place de notre culture, de notre langue ? Petit tour d’horizon…
L’histoire commence ainsi. Au début de l’ère Internet, le premier site à avoir marqué la Bretagne est
certainement bretagne.com [bretagne.com] ! Le choix du nom de domaine a certainement participé à
ce succès. On y trouvait tout ! Dans un désert qui commençait à être fertilisé, un portail dédié à tout ce
qui fait la culture bretonne était une bouffée d’oxygène. Depuis cette date, ce portail s’est vu entouré
de nombreux sites qui ont fleuri sur la toile.
Tout d’abord la presse s’est largement emparée de ce nouveau média, suivant ou devançant parfois
des confrères d’autres pays. Les deux quotidiens les plus lus, Ouest France [ouest-france.fr] et le
Télégramme [letelegramme.com] se sont dotés de sites qui sont parmi les plus consultés en Bretagne.
Originalité bretonne, une presse plus militante s’est aussi organisée et le portail de l’Agence Bretagne
Presse [agencebretagnepresse.com] joue le rôle d’agence de presse pour toutes les associations et
organismes des cinq départements bretons. L’Internet se veut en effet un outil ouvert permettant à
chacun de communiquer sans devoir impérativement passer par des organes de presse officielle.
Dans le même esprit, d’autres sites sont apparus récemment : radios en ligne, TV sur le web, presse
alternative... Un petit monde qui démontre certainement encore une fois le dynamisme et la créativité
de la Bretagne quand il s'agit de promouvoir sa culture. Depuis de nombreuses années
Antourtan [antourtan.org] rassemble les Bretons de la diaspora et a su mettre ses compétences
techniques au service de la Bretagne, en organisant entre autres le Cyber Fest-Noz. Dans la même
veine, Radio Kerne [radiokerne.com], Arvorig FM [arvorigfm.com], Radio Kreiz Breizh [radio-kreizbreizh.
org] et Radio Bro Gwened [radio.bro.gwened.free.fr] diffusent, en plus des ondes
hertziennes, en direct sur Internet. La nouvelle chaîne de télévision sur Internet Webnoz
[brezhoweb.com] propose des émissions en breton. Armor TV [armortv.fr] est apparue au même
moment que cette dernière. Et l'impertinente Gwagenn TV [gwagenn.tv] leur emboîte le pas... Sans
oublier les blogs qui fleurissent ça et là, dont Rezore [rezore.blogspirit.com], qui commente l'actualité
bretonne sous un angle caustique mais non moins pertinent.
Cet esprit de réseau est tout à fait perceptible en visitant Wikipedia [br.wikipedia.org] en breton qui
rassemble plus de 25 000 articles et en fait une des langues minoritaires les plus présentes sur ce
portail où chacun peut apporter sa pierre avec ses connaissances et ses moyens. Réseau toujours
avec le travail de traduction de logiciels opéré par An Drouizig [drouizig.org] qui permet aux internautes
de télécharger les versions bretonnes d'OpenOffice.org, Mozilla Firefox, Mozilla Thunderbird ou le correcteur orthographique de Microsoft Word... Enfin, la traduction de Skype (logiciel de téléphonie sur Internet) réalisée par l'Office de la Langue Bretonne [ofis-bzh.org] --qui au passage réalise des traductions de sites de collectivités en breton-- est aussi un
point marquant.
On le voit, la toile s'emplit de sites sur des domaines aussi divers que les nouvelles technologies ou
les médias. Mais la culture, et tout particulièrement les écrivains, sont-ils présents ? Bonne question
dans le cadre d'un salon du livre en Bretagne ! Ces sites sont-ils plus anonymes ou tout simplement
moins au centre des préoccupations des internautes ? Pourtant, le travail des organisations culturelles
comme le Conseil culturel de Bretagne [kuzul.info] ou l'Institut culturel de Bretagne
[institutcultureldebretagne.com] est bien visible. L'ICB dispose par exemple d'une vitrine [culturebretagne.
org] qui référence les écrivains du XXe siècle, les grands moments historiques ou
les personnalités (femmes de Bretagne, conteurs de Bretagne). L'Association des écrivains bretons
n'est pas en reste et vient de lancer un nouveau site ouvert à ses écrivains
adhérents [ecrivainsbretons.org]. Lire sur Internet ou lire un livre n'est pas tout à fait la même chose.
Ceci explique peut-être que le monde littéraire aborde ce média avec un autre regard. Il faut tout de
même noter que la Bretagne a disposé grâce à la librairie Ar Bed Keltiek [arbedkeltiek.com] d'un des
premiers sites de vente en ligne de livres sur Internet. Comme quoi entre le livre, la Bretagne et
Internet les liens sont souvent plus forts qu'on peut l'imaginer.
Espérons enfin qu'Internet soit pour le domaine culturel un média efficace permettant de mieux faire
connaître la culture particulière de la Bretagne. En tout cas, l'initiative de l'Association
http://www.bzh [pointbzh.com] qui milite pour l'obtention d'une extension Internet .bzh pour la culture et les
langues de Bretagne marquera certainement aussi le web de l'empreinte « Bretagne ». Affaire à
suivre ...
Mikael Bodlore-Penlaez • geobreizh.com